(Ne pas recopier cet article pour des devoirs personnels)

 

Auteur : Jon HUER, journaliste au Korea Times.

 

1/ Facteur culturel : 

Les spécificités culturelles remarquées dans cet article sont, en premier lieu, la vision d'une beauté purement coréenne, qui se plie à certaines règles, ensuite l'abondance et la banalité des pratiques de la chirurgie esthétique au sein de ce pays, et si l'on veut creusé un peu plus loin : le problème sociétal d'une « beauté-nécessaire » en Corée du sud.

 

2/ Elements de contexte pour expliquer ce facteur : 

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Selon l'auteur, il y aurait trois raisons (discutables) expliquant la popularité de la chirurgie esthétique en Corée du sud : le visage ordinaire des coréennes, la facilité d'accès à cette chirurgie peu chère, et enfin, l'effet de groupe d'une société encore très collective.

On peut trouver d'autres facteurs, certainement plus objectifs, à ce paradis de la chirurgie esthétique qu'est la Corée du sud. Pour commencer, les médias véhiculent une image d'une beauté parfaite que tout le monde souhaite atteindre, rêve d'atteindre, et lorsque le rêve est possible, peu hésite encore à passer à l'acte. Et c'est le cas en Corée du sud. La chirurgie est facile d'accès, c'est un commerce répandu et banal. Pour être beau en Corée, il faut être très blanc, avec de grands yeux à l'européenne, être mince, avoir un visage symétrique. Il y a un format-type et occidentalisé de la beauté qu'il faut atteindre à tout prix. La raison de cette quête est également plus profonde : 60% des employeurs sud-coréens affirment sans honte embaucher en prenant en compte le physique des candidats (dans ce pays, il est nécessaire de mettre la taille et le poids dans le CV). Il règne donc une certaine dictature de la beauté. 30% des mères ayant des filles entre 16-17 ans poussent leur fille à se faire « améliorer » pour entrer à l'université. La beauté n'est plus un atout, une parure, elle est nécessaire à la vie sociale et professionnelle. Un dernier élément expliquant ce facteur culturel est certainement l'acceptation dans les mœurs de la chirurgie esthétique. Ce n'est plus une honte, ce n'est même pas original. Se métamorphoser est devenu une normalité, un rite de passage à l'âge adulte qui ne surprend plus personne. La beauté est devenue un bien qu'il est possible de se procurer, comme n'importe quel autre objet en Corée du sud. Comment l’expliquer, y-a-t-il des faits historiques qui pourraient avoir favorisé une telle recherche de la perfection ? La Corée du sud essaie peut-être de se venger de ses différentes occupations en dominant désormais toute l’Asie grâce à ses « idoles », ses stars si belles et si parfaites qu’elles sont enviées dans le reste du continent. Cette stratégie de l’occupation de l’espace culturel asiatique par la Corée du sud a un nom : le « soft power ». La beauté est donc une arme.

 

3/ L'auteur analyse-t-il ces éléments ?

L'auteur exprime avant tout son avis dans cet article, et laisse moins de place aux faits. Il part de son point de vue « d'étranger » pour exprimer ensuite un avis plus précis, et plus tranché sur le sujet, avec notamment des pourcentages. Il pense que la Corée du sud est le nouveau « mécano » de la chirurgie esthétique mondiale, ce phénomène s'expliquant par son abondance dans ce pays, ainsi que la vulgarisation de ses pratiques. Il se penche également sur la mentalité sud-coréenne si encline à l'utiliser, dont le président lui-même y a eu recours sans que cela ne choque personne. Il analyse aussi le fait que cette beauté est presque devenue  obligatoire pour se trouver un mari ou un travail. Elle est un instrument indispensable.

Je pense que son point de vue est un peu exagéré, et très subjectif, surtout lorsqu'il exprime la presque « laideur » de la coréenne lambda. Son discours aurait plus de crédit s'il ne portait pas de jugement si étroit sur certains points, car certaines de ses analyses semblent plus neutres et plus concrètes. La Corée du sud a affectivement une vision culturelle de la beauté, et des pratiques de chirurgie esthétique très différentes de celles observées en France, par exemple, où le sujet reste tabou et peu répandu. On peut également analyser ce phénomène par le biais du cinéma coréen, qui décortique cet aspect culturel sous plusieurs angles, notamment dans les films du célèbres Kim Ki-Duk tels que « Time », ou « Beautiful » dont il a écrit l'histoire.

 

Image : kcmunneke.files.wordpress.com

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